Monostithos

Monostithos,
Monostithos,
Monostithos,
Monostithos,
Monostithos,

De bois sombres et denses et tortueux enserrée, sa demeure, son antre, l’antre de Monostithos, στήθος μόνο, ce qui signifie «sein unique», car tel est son cas et sa beauté exceptionnelle, est comme un vagin bleuté translucide. Le chemin qui y mène est boueux glissant aspirant et bordé de fortes ronces agressives, comme s’il ne voulait pas du déchiré venant

Lorsque je, par la porte ronde, pénètre, elle est allongée, de pourpre vêtue, de hautes senteurs capiteuses parée, se masturblant avec tendresse et ironie, l’autre main jouant durement avec ses tétons enflammés avides. Son corps est entièrement couvert de merveilleuses scarifications en relief, formant volutes, signes secrets et comme une carte d’un brûlant territoire de l’au-delà… Au bas de ses hanches, dix longues et fortes tentacules bleutées, couvertes de ventouses, lui tiennent lieu de jambes, agitées sans cesse, mouvantes et gluantes et grouillantes. En leur centre, se situe sa vulve vulvaire vulvique. Chose incroyable encore, sa bouche, l’intérieur même de sa bouche, est velu, tout couvert de longs et drus et bouclés poils noirs ! Derrière ses longs cils maléfiques, de ses yeux entièrement rouges comme deux billes de braise, elle me jette un regard, passant me semble-t-il, à travers mon âme, d’indifférence lasse…
«Te voici donc, toi est celui venant m’entendre».

Alors, il est parlé d’elle que sa cyprine, la cyprine de monostithos, lui permet de créer des passages entre les mondes : pour ce faire, elle se foure les doigts dans sa chatte trempée, fait le signe phallique de ses doigts goutants luisants et forme alors un lien magique…

Elle me dit : «As-tu saisis ? Ainsi l’autre monde affleure-t-il : le sein que tu as trouvé, te menant à moi, le cadavre sur le terrain vague, le téléphone abandonné qui filme tout seul, devant lequel tu es passé, ce sont les lieux où le lien se fait ! Mais il est à toi d’en comprendre le sens…».

«Tu as du mal à t’ouvrir à cette pensée ? Attends, je vais t’aider, vile et petite salope !» Elle attrapotte alors vivement un fouet tranchant et frappe et frappe et frappe mes chairs, les lacérant et les ouvrants de sang noir… En gémissant de cruauté, vient-elle ensuite de sa langue noire et râpeuse, fouailler mes plaies offertes. Et, l’ongle si parfaitement rouge et acéré de son pouce, vient délicatement crevé mon œil gauche.

Elle pourrait dire, ensuite, si elle était moi, qu’elle allait me baiser très fort…

Je, pour l’heure, véritablement troublé et boulversiser, l’entends murmuriner sans cesse à mon oreille les chiffres magiques magnétiques, de sa voix inhumaine et sexuelle (ce sont, m’avait-elle explicationné, ceux qui permettent d’entrer en relation avec la superbe puissance ontologique supérieure, oh !):  

0783712701, 0783712701, 0783712701,  0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701,  0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701, 0783712701…

J’affirme à présent les paroles suivantes :

Monostithos possède également, ha, ha, ha, cela va de soi, le grand pouvoir d’influencer, de manipuliter le futur, car les mondes potentiels ne sont aucunement les mondes parallèles ! Elle peut agir sur leur avènement ou pas. Savoir l’exciter, posséder langue agile caressante et avoir efficace psalmodie des chiffres, sont bons gages de réussite pour emporter son adhésion… La danse de l’immanence est la pratique permettant la grande alchimie : toi, moi, elle, ne doivent plus faire qu’un pour que puisse s’opérer alors la maîtrise du cours du temps !

Monostithos est une élaboration androgyneuse.

Elle comble les hauts-marins de l’imaginaire.

Elle est la Pythie de la structure onirique du réel.

Elle est le corps fragmentique sexuel.

D’un signe, elle me fait approcher, lève les bras pour me faire humer et lécher ses aisselles couleur rouille, puantes et grasses, ensueurées et troublantes… Hmmmm, apothéose de lubricité vicieuse, cœur battant, vision troublée, m’y vautrant frottant grognant, je vais folir d’excitation perverse…

Mais la voici maintenant qui susure, empoignant mon gros sexe ithyphallique et titillanant ensemble mon gorgé clitoris : «Bientôt, bientôt, tu sauras toi aussi lire l’histoire rêveuse des choses ! Tu sauras que la grande ivresse est connaissance !». 

Gnnnn, ragh, krrrrr, blllll, rlo, pru, ffffli…

«Herméneuticisme, Herméneuticisme, Herméneuticisme, Herméneuticisme…» scande-t-elle étrangement, m’envoûtant du balancement mou de son sein obscène. Des filaments électriques sourdent sans cesse de sa peau, bruissants comme serpents, déchirants les oreilles d’un son aigu comme la mort igneuse… Oui, oui, oui.

Là :

Les murs de la pièce, doucement, se referment maintenant puissamment sur moi, des volutes de fumée rougeâtres émanent du sol terreux, je halète en projetant des gerbes folles de spermite…





quand je vins voir Monostithos en sa demeure

monostithos danse et baise …

la danse de monostithos !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Ode époustouflante de l’amoureux à Monostithos